“Le voyageur qui n’a rien passera en chantant devant les voleurs.”
Peut-on voyager sans se déplacer ? Seule la méditation, le rêve, l’imagination et qui sait peut-être la mort, le permettent. Le travail de l’esprit permet au voyageur de se projeter dans des contrées inexploitées. Au-delà de cette vision, le voyageur peut revêtir plusieurs aspects.
À première vue, ce simple voyageur est tout simplement dans l’accueil, l’attente de la découverte de nouvelles mœurs ou d’une nouvelle culture. Il n’attend rien en particulier, juste de se laisser surprendre par les découvertes du monde qui s’imposent à lui. Ainsi, ce voyageur se laisse porter par le rythme et les événements de la vie. Il accueille le monde et recueille en lui toutes les sensations, les énergies, les odeurs, le rythme de ce nouveau monde. Cette non-attente, cette manière naïve d’accueillir à également son opposé. Le voyageur méthodique, un véritable organisateur d’événements, aucune place n’est laissé à l’imprévu. Le parcours est déjà tracé, les temps de pause sont déjà prévus. Ce voyageur veut être maître de son voyage et refuse le lâcher prise qui réduit le voyage à la projection d’un mental idéalisé, qui parfois le mène à de grande déception, tant le résultat attendu n’est pas au rendez-vous. Le voyageur organisé, mais modeste quant à lui, accepte dans son organisation l’imprévu comme faisant partie de la magie de ce voyage. La surprise, bonne ou mauvaise, fera l’anecdote à raconter autour de lui.
Le voyage s’oppose à la destination. Entendons nous, le voyage est-il une destination ? ou le chemin pour arriver à cette destination ? Telle est la quête du pèlerin, il se découvre au fur et à mesure des étapes du parcours. Le pèlerin arrivant à destination ne profite pas de ce dernier point. C’est une étape qui occasionnellement n’est pas finale. Sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, certains pèlerins arrivant à destination font demi-tour pour retourner au point de départ. La destination n’est pas le but de leur voyage, seule la quête est importante. C’est un voyage extérieur et intérieur. C’est le corps qui contraint l’esprit à voyager. La fatigue, les longues heures de marche, les kilomètres sans fin, les douleurs, la souffrance, amène à la remise en question. Pourquoi vais-je cela ? Dans quel but ? Qu’est-ce que je cherche exactement ? Si certains s’affligent cette forme de méditation à travers la marche pour voyager intérieurement, d’autres font l’exact opposé, ils sont fixes, immobiles et méditent. L’observation de soi-même comme voyage.
Un autre type de voyage est possible, celui de l’imagination, du rêve et de l’utopie. Rêver, c’est créer un monde imaginaire, et voyager dans celui-ci. L’arcane du voyageur nous transporte dans des contrées insoupçonnées. L’artiste est une forme de voyageur qui nous amène loin, très loin. Que cela soit le musicien, qui nous amène dans des états modifiés de conscience, ou encore le peintre qui nous fait plonger dans sa peinture, dans son monde, ou encore toutes formes d’art peut nous amener au voyage. On contemple et on voyage. L’architecture est un voyage. Le regard se transforme, nous modifions nos pensées, oublions certains préjugés, enrichissons notre être intérieur. Le voyageur, c’est tout cela.Et que dire, d’un plat de cuisine, un parfum, un signe qui nous rappelle des souvenirs d’enfance, des ambiances vécues. Le voyageur s’immisce partout. Nous sommes continuellement en voyage, et la mise en mouvement caractérise le voyage. Le mouvement, c’est la vie. Quand la roue de fortune se bloque, c’est la vie qui se bloque. Nous sommes tous des grands voyageurs. Alors voyageons ensemble !
Déplacement
Quête
Déménagement
Méditation
Rêve
Utopie
Organisation
Imprévu
Risque
Impermanence
Destination
Retour au point départ
Voyager léger
Modestie
Surprise
Action
