L’ivrogne nous renvoie à la dépendance et à l’excès, de ce qui détourne l’esprit de l’homme de sa quête spirituelle initiale. Ainsi l’ivrogne a le choix d’être épicurien ou d’être dans la débauche. Il faut entendre ici, l’épicurien selon la philosophie d’Épicure qui ne prône pas l’excès, mais une voie juste dans un plaisir modéré. Dans notre culture, nous entendons régulièrement le mot épicurien dans le sens des excès, mais il n’en n’est rien. Le vin est innocent, seul l’ivrogne est responsable.
L’ivrogne est aussi une carte d’addiction, qu’elle soit dans l’alcool, le tabac, le sexe, drogues, l’hyper-connexion, les médicaments et tous les excès qui mènent à un dérèglement de l’esprit. Est-ce le manque qui conduit l’ivrogne à se tenir ainsi ? L’ivrogne est-il coupable ? Quel fardeau porte l’ivrogne en lui ? Nous savons que le manque peut mener à l’excès et l’excès à la bêtise. Nous cherchons sans cesse à combler nos manques. L’importance de l’excès se pose. Les écarts de conduite de l’ivrogne le mènent tôt ou tard aux résultats de son comportement. On paye toujours sa mauvaise conduite, sa débauche, sa démesure. L’ivrogne nous ramène à nos propres excès et aux excès de ceux qui nous entourent.
Une autre forme d’addiction est le fait de se chercher systématiquement des problèmes. L’addiction à la victimisation permanente pour combler un vide émotionnel en nous. L’ivrogne est un être sensible qui n’a pas trouvé sa sécurité intérieure et qui va combler ce manque par une addiction. Il n’a pas trouvé de place pour le repos mental. L’ivrogne cherche une compensation pour ne plus penser à ses fautes, ses erreurs, ses angoisses, ses peurs. Par ailleurs, l’ivrogne se sent exister et estimer dans son problème et se sent exister par celui-ci. Un ivrogne guérit n’est plus ivrogne, mais alors qui est-il ? Même quand la solution est donnée, l’ivrogne peut s’accrocher à son problème, car il existe à travers lui. Si une solution lui est apportée, il faudra relancer le problème, le classique « oui, mais… », ou l’ivrogne nous répond : « merci pour la solution, mais je ne cherche pas de solution ». J’existe par le problème.
Les addictions sont souvent le synonyme du manque d’affection, de déchirures du passé, de blessures non refermées. Vivrons nous éternellement avec les erreurs, à se ressasser ces sensations négatives qui ne sont plus d’actualité ? Une nouvelle vie est possible, laissons l’ivrogne à ses addictions, et sortons de ce chemin sinueux, ce carcan que nous laissons aux abîmes.
Amertume de la vie
Tristesse
Addiction
Victimisation
Besoin de repos
Dépression
Conscience
Volonté
Soulagement
Fête
Moment partagé
Besoin d’aide
Etre épauler
Se resourcer
Combler un manque
Nouvel vie